Métaphores

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PRESENT A LA PRÉSENCE DU TEMPS

PRESENT A LA PRÉSENCE DU TEMPS

« Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus, c’est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien … »
(Léo Ferré)

 



Présent à la sainte liturgie du temps qui passe
Je contemple les clepsydres des larmes sur les joues
Quand pleurent les enfants contre les vitres froides

Nous marchons pour ouvrir l’avenir à la présence
D’une réalité plus grande que la réalité
Je mesure l’émoi aux ressorts des horloges
Quand passe la durée et que dure l’ennui
Même les traces s’effacent sur les plages de
Mes sens

Même les horloges rient pouffent
Ignares
Des secondes qui s’enlacent 
Pour saillir les heures contre les traversins
Aux grands lits des torrents
Qui dévalent sans pause 

Telle la course des mantes peu religieuses
Contre la folie des montres 
Au goût fort salé du métal
Les montres sont des monstres tout affamés de temps

Came à sous draps 
Cape à sous-pieds
Calles et mécanisme des hors loge hors moi 
À moins de faire l’amour au temps 
J’ai plus le temps de faire l’amour 
Plus le temps de respirer l’azur
La vague et le vent
Quand la minuterie vous suit
Haleine de trop près puante
Des pets de sonneries prêtes
À pester le glas

S’il ne manque pas d’espace
L’espace manque au temps pour étendre ses bras
Et ses mains trop noueuses de maux 

Je crispe et le temps manque à l’espace pour 
Feindre la crampe de vagues nébuleuses 
La crainte des pendules aux balanciers 
D’un Damoclès qui rame de papier

Écouter l’écho brutal
Des écrits qui sonnent mal
Des carillons qui violents au supplice de la cloche
Des heurtoirs des frappeurs de monstres-bracelets
À remontage ontologique

Voyez nu net cru vif 
L’automatisme des chiffres sous la panse des trotteuses
Derrière des verres de monstres glacés
Par la couse de fond

Les pieds liés aux chaines des monstres
Le poète est lui-même le maillon faible de temps
Le maillon manquant entre l’infini et l’éternité
Le pantin morbide d’un mouvement d’horlogerie
Ininterrompute

Aucun remontoir ne remonte le temps
Mais tout semble démonter mes chairs 
Aux multiples roues et barillets
Qui cliquettent entre mes dents

Engrenage pour mettre en cage les mots
Dans des plaquettes clapiers 
Et me mettre en nage à l’ancre des potences
Là où sont pendus aux poids des sonneries
Les poètes qui tètent les nénés du mauvais temps
Biologique psychologique mécanique électrique 
Atomique mural cruciforme …
Comme un réveil de voyage qui n’aurait pas dit
Son dernier vers

Même les coucous des horloges ne dorment plus assez
Mécanisme d’acier nickelé comme des os séchés à blanc
Au soleil qui se couche dans un raz de marée
Rouge sang le jour où Cronos et Chronos se confondent
Pour mutiler le père et devenir des dieux
De l’Espace et du temps

Jour d’une salle gueule d’un lendemain de blessure
D’un matin blême et brumeux
Quand le réveil se fit douloureux
Pour l’être en guenille au bord des crispations
D’une main gauche de gaucher

Jour « J » à l’aube des sabliers répandus en vrac
Là au chevet de mes yeux écarquillés par les derniers soupirs 
D’un chronomètre cassé à l’heure hache.



23/06/2010
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