LA TROISIÈME NAISSANCE
Introduction
Les leçons de Dame Nature
On ne peut louer loyalement le Créateur de l’Univers sans avoir un profond respect pour sa création. Dans la nature comme dans l’homme, à l’image de la Trinité, tout est lié et relié. La matière elle-même est relationnelle.
Dans le domaine de la foi, la relation à Dieu ne se limite pas à un face à face entre l’homme et Dieu mais se développe dans un échange relationnel entre Dieu, le monde et l’homme.
La nature, en latin natura-ae : action de mettre au monde,
de faire naître, de sortir, produire, engendrer … ce par quoi et selon quoi,
les êtres arrivent à l’existence, se développent, se transforment, se reproduisent
et meurent.
Depuis toujours, la nature enseigne l’homme, dans le sens où elle
lui parle de lui et du Créateur. Elle est leçon, parabole, allégorie …
De l’imago à l’imago Dei, la métaphore du Papillon
Une métamorphose est une transformation profonde qui affecte le corps et le psychisme, elle comporte la disparition d’une « forme ancienne » et l’apparition d’une « forme nouvelle ».
Chez le papillon, on observe trois stades bien distincts de développement :
1) Le stade larvaire (la larve); 2) Le stade nymphal (la chrysalide) qui est une étape
intermédiaire dans « la conversion » de la larve en imago.
3) Enfin le stade imaginal (terme désignant l’insecte parfait, achevé, capable de porter
lui-même des fruits, une progéniture).
Avant et après, l’individu reste le même, mais une vie nouvelle s’ouvre à lui, avec une
nouvelle forme de liberté et de nouveaux choix de vie.
« Tous nous serons transformés. » (1 Co 15,52)
La métamorphose chrétienne appelle une évangélisation des profondeurs de l’homme.
Elle est le résultat de l’émergence de Dieu (Le Tout-Autre) dans l’autre, délivré en grande partie de ce qui le rendait esclave.
De la larve (du latin Larva = ce qui était caché, voilé) à l’Imago (l’image) adulte qui a
retrouvé en partie sa capacité de se laisser aimer par Dieu … il y a tout un chemin de conversion et de guérison auquel il faudra collaborer.
Contrairement à la croissance qui est un processus « quantitatif », la métamorphose
comporte un changement total de l’individu qui reste pourtant le même.
Les Pères de l’Eglise considéraient la « seconde naissance » de l’homme comme une métamorphose.
Comme Jésus (Mt 13,31) nous raconte la parabole de la graine de moutarde qui devient plante puis arbre pour porter beaucoup de nids, l’apôtre Paul nous parle de méta-morphôo pour désigner cette métanoïa, ce changement qui amène l’homme à porter beaucoup de fruits.
« Lève-toi et marche, prend ton grabat … »
Entre l’être et le faire, dans cette mystérieuse alchimie de l’Amour de Dieu, la relation d’aide chrétienne est un chemin privilégié où s’articulent la part de Dieu (l’œuvre de l’Esprit Saint, la Grâce...) et la participation de l’homme dans cette transformation qui est une conversion du cœur et de l’âme.
« La disparition de tout ce qui participe à l’instabilité du monde créé … » (Héb. 12,27).
« Soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence … » (Rom. 12, 2).
« Tous nous serons transformés » (1 Cor. 15,52).
« Nous sommes tous transformés en cette même image, avec une gloire toujours plus
grande par le Seigneur»; (2 Cor. 3,18).
« Il transformera notre corps humilié pour le rendre semblable à son corps de Gloire» (Phil. 3,21).
Ces versets, extraits des lettres de Paul aux premiers chrétiens, nous parlent tous de
la transformation que le Saint-Esprit opère en nous.
Nouvelle naissance, homme nouveau, vie nouvelle, pour la venue d’un Royaume inébranlable, incorruptible, éternel … Terminé le provisoire et l’instable !
Transformation aussi radicale que celle de la chenille en (au) papillon. Transformation progressive par un lent processus de CONVERSION : de nos pensées mensongères et altérées, sentiments et ressentiments, volonté et intelligence ... pour agir de tout notre être, en disciple du Seigneur. Vivre de passions christianisées, de désirs évangélisés, d’attentes purifiées, de regards démystifiés...
Comme la chenille conduit au papillon, nous ne pouvons pas nous transformer nous-mêmes,
Le « Laissez-vous transformer » est clair, radical à ce sujet. « Laissez-vous » est à la voix passive … c’est l’œuvre de l’Esprit Saint.
Mais le Verbe fait chair est aussi à l’impératif : nous avons le devoir de participer à cette métanoïa, devenir CHRISTsalide, CHRISTifiable tel est notre appel !
En accueillant « la loi de l’Amour » qui commande cette croissance, cette humanisation progressive, cette divinisation de l’homme par Dieu.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 3 autres membres