Métaphores

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De l’évidence à l’évidement, c’est un long chemin à creuser de nos propres mains, un sillon d’être à l’ongle des mots, à la sueur des consciences et à l’huile des articulations mentales et spirituelles. 

Alors qu’à travers les faits, nos sens et nos sentis mentent ; ne sommes-nous pas pliés en quatre, courbés et humiliés devant l’évidence, à genoux devant ce qui est certain et nous rassure en cette croyance ? Ce qui nous semble vrai et juste nous apaise, ce sont mes éminences, mes convictions et autres certitudes.

L'être, criure scarifiée connait bien d'autres réalités que les palpables, car l’œil cavé sait des visions plus coriaces que toutes les illusions des sens !

Devant son Éminence le cardinalat des choses qui s'imposent à l'esprit, par leur extériorité, leur visibilité, leur caractère « scientifique » ou « religieux », ne sommes-nous pas encore soumis à l'éminence grise d’une intelligence qui nous croyons supérieure et que nous nommons " ma réalité " ?

Ne sommes-nous point courbés devant les vertus cardinales du palpable, accroupis sous les fesses molles, mais tangibles de ce qui nous semble « concret » : comme le matériel, recroquevillé que nous sommes face à cette évidence qu’il nous reste à évider ? Voilà qui n’est pas évident !

La vraie vie, mon vrai moi, ne sont-ils plutôt dans l’évidure, dans la vie dure, les pliures de l’Amour et les replis du vide ! N’est-ce pas, à mi-mots, dans les creux et les dépressions que l’être fait son nid de doutes plus grand que nature ?

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