Métaphores

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L’ÉDEN, ENTRE DEUX JARDINS

Une lecture de « Paint Délices & Supplices… », d’ IsaBercée

http://isabercee.wordpress.com/ http://www.facebook.com/notes/isabelle-as-isabercee/delices-supplices/320373021017

 

 

 

Qui dénude qui ? Qui révèle l’autre ? La mort ou la vie ? Qui est l’autre si je ne suis pas encore moi ? Qui ose, qui peut ajouter à la vie ?

« Juste la pensée de » En ces métaphores du « jardin intérieur », en ces récits agréables ou assassins,
de visite en toile, du bagne de Canton au paradis perdu, de l’enfer retrouvé, en passant par l’épreuve des purgatoires …, seule l’expérience de soi-même compte ; seul ce chemin de création peut, semble-t-il, nous conduire au bout du chemin, à cette « petite mort », comme au terme d’une exploration intérieure.

D’ailleurs, Isabelle n’écrit pas : « Délices ou supplices », mais « Délices & Supplices… », avec double majuscule et point de suspension. On pourrait aussi mettre les points sur les i des lices, de ces deux termes latins « delicium » et « supplicium », qui riment en un suffixe qui nous dit plusieurs choses. 

Ils nomment « la lice » du métier à tisser; ce fil tendu à craquer la vie, ce cordon d'Ariane qui trace la vie dans un espace de liberté ; « licentia » que l’on retrouve dans le terme français de « licence », c’est-à-dire corrélatif à la permission, à la faculté de, au pouvoir de faire ce que l’on veut, d’employer les mots et les couleurs, de se permettre d’écrire ou de peindre sans contrôle et sans frein, soulignant ainsi (aussi) tous les « débordements » possibles !

« Arrivée « entre », je n'ai encore dit rien de mes émotions … »

Entre Eve et Clara, la Princesse Bercée et nous tous, entre les anges et les démons …, réside la tentation des deux jardins possibles. C’est le lieu duel, le duel (de dualités) des lieux que l'on oppose; des hauts lieux faisables, réalisables en ces flux et reflux, entre l’amont et l’aval des nos états d’âme ou d'esprit, si ce n'est nos états de conscience !

 

 

le plafond de Michel Ange qui dit le Ciel en la Sixtine pour exprimer la béatitude de la Création, l’espace se tisse et se trace de sang et d’encre, de peinture et de sève pour peindre la distance nécessaire à toute vie. 

Entre l’utopie du « Délice » et la perversion du « Supplice », le mensonge fait illusion et les allusions disent peut-être la vérité.

 

“Au milieu du chemin de notre vie, je me trouvai dans une forêt obscure” (Dante).


Entre « le jardin des délices » des utopies trop sentimentalistes, et « le jardin « des supplices ” des perversions trop animales, s’appliquent à la lettre de la métaphore : L’inconnu, l’anomalie et le paradoxe.

Entre les délits au jardin d’Éden et les satisfactions au jardin des supplices, c’est un déconcertant chemin de traverse qui celui qui passe et perce en nos existences, pour une « Arrivée – entre».

 

 

Entre le panneau gauche du triptyque de Jérôme Bosch et la description dantesque du jardin d’Octave Mirbeau, autant « d’entre », d’articulations, de volets et de distances qu’entre « Les Chants de Maldoror » et le chœur des Anges dans les Grands Champs Célestes ; il faut de l’espace pour faire un Monde ou un artiste ! 

L’Éden, cette « Terre promise », ne s’étendrait-il pas entre ces deux jardins ? Juste « entre » délice et supplice, félicité et calamité; je serais bien tenté de placer là les points « de suspension » d’Isabelle ! 

Pour faire le point sur l’homme, ou plutôt sur sa virtuelle humanité, je dirais qu'il reste en devenir comme suspendu entre l’un et l’autre; en ce délicieux supplice et (ou) en ce douloureux bonheur ; là où se déploient, comme l’univers s’épand : le Désir et le Délire de l’Humain, avec majuscules. 

Dès lors, il est bien difficile de faire la part du beau et du laid, du bon et du pire, du bien et du mal …, quand on sait par expérience que l’un peut conduire à l’autre, et qu’avec le temps et l’espace qui se tracent une voie royale en ce monde, tout peut arriver, comme « cause » ou comme « grâce », selon.

En art comme en littérature, en politique comme en économie, dans la nature comme dans la culture - entre l’admirable et l’horrible, la bienveillance et la misanthropie, la malice et le sérieux … Tout est résolument relation et donc « relativité » complexe, comme diraient les physiciens. 

« Je n'ai encore créé rien / pour le nôtre Éternité. » Dis Isabelle, 

Mais tout en ce monde n’est-il pas résolument « incréable » parce que déjà là quelque part à portée de sens ? 

Et dans ce monde, où brutalité et jouissance cohabitent, telles les pauvretés et les richesses ; en ce monde où les dieux pervers et le Dieu d’Amour, la mystification et la vérité, le hasard et la nécessité voisinent, les choses ne sont-elles pas terriblement ambigües ? 

Les couleurs, comme les mots, peuvent y dire tellement de choses ! Exprimer « ça » ou bien « ça » ; et c’est bien pourquoi les symboles, les contraires, s’opposent depuis toute éternité, pour créer de la différence, de la diversité, c'est-à-dire de « la distance », pour l’être de chacun. 

 

(...)

 

Avec illustrations : 

http://www.facebook.com/roland.reumond?v=app_2347471856#!/note.php?note_id=311740682336



26/06/2010
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